Membre en son temps de Pull ou Calc, chanteur actuel chez Mars Red Sky et son rock leste, Julien Pras fait avec Wintershed, après d’autres essais de la même étoffe, dans la pop-folk claire et allégorique dans son « étincelance ».
Sur onze titres finauds, la plupart enregistrés avec la présence d’Helen Ferguson et sa voix cristalline, le bordelais fait étalage de ses talents de mélodiste, dans le sillage d’Hurry kane qui déploie un jeu subtil, dépouillé. La trame pop-folk gentiment ombragée prévaut, parfois l’étayage s’intensifie (Divine spark, excellent). Les choeurs magnifient le rendu (Shallow grooves). Horses in disguise voit la cadence grimper, apportant de l’animation à un ensemble (parfois faussement) tranquille. On s’éprend de cette douceur qui incite à la sérénité et, au delà de ça, n’ennuie pas. Sincère jusqu’au bout des notes, Pras, vocalement comme instrumentalement, fait dans la classe. Comme dit plus haut, il anime à l’occasion ses compositions (Wintershed), nées par ailleurs dans le froid de l’hiver.
Ici, elles réchauffent l’auditeur. Le savoir-faire de l’artiste est récurrent. Celui-ci s’en tient à l’essentiel, bien loin d’en faire des tonnes. Authentique, Wintershed laisse filtrer les bruits perçus au hasard de l’enregistrement. Et s’achève sur Devise, dernier délice mélodique d’un disque en clair-obscur de choix.