Projet parmi bien d’autres (tous bien menés) de l’ex Bewitched Hands Anthonin Ternant, Black Bones voit le bonhomme, aidé de plusieurs acolytes, jouer une pop excentrique, déviante et rafraîchissante, grandement enthousiasmante sur ce Kili kili qui lorgne avec talent et insoumission vers plusieurs courants.
En effet, on part d’un essai éponyme entre r’n’b, dub et électro, déjà concluant, pour ensuite se frotter à un You’re the tomb poppy aux gimmicks ravageurs et aux voix entremêlées entièrement addictives. Deatcho, qui suit, est de son côté plus ouvertement funky, doté lui aussi de cette évidence mélodique qui rafle la mise. Black bones erre, conserve sa trame pop mais la balafre allègrement. I’m just waiting for my love s’infantilise dans le chant, balourde à son tour du gimmick qui flingue. Le penchant rock n’est pas négligé, honoré qu’il est par des guitares bien senties. The shaggs fait, l’instant d’après, dans la pop légère avec succès.
Inutile de chercher un fil directeur, le rémois et ses complices s’en moquent ouvertement. Rock funkysant avec I like to do it, un Desert eye doucereux et racé, un Next day dénudé assez folk; l’écouté dévoile une collection sans failles. Sur I’m gay, synth-pop délirante et inspirée, puis un Kili kili leste et barré vocalement, irrésistible dans ses chemins de traverse et ses atours hispanisants, Black bones se distingue à nouveau avec panache, à l’issue d’un disque auquel il sera vain de tenter de résister.