Après plusieurs décennies de chant mutin et de fantaisie musicale géniale au sein des B52’S, Cindy Wilson s’essaye à l’effort solo avec ce Change qui la voit s’entourer d’amis musiciens d’Athens.
L’essai est, déjà, bien nommé puisqu’il marque une rupture avec la new-wave barrée des B52’S. Ici, on explore des terres électro-pop (l’excellent No one can tell you, tubesque) et la voix se fait plus douce, plus atmosphérique. C’est le cas sur un très aérien People are asking qui ouvre la marche de façon presque lascive, Stand back time suivant sur une note plus funky mais avec, encore, ce penchant climatique. La transformation semble probante, on demandera cependant confirmation en poursuivant l’écoute. L’éponyme Change et son électro-pop ombragée est bien loin de déparer, il « embarque » même ses amateurs vers des contrées exotiques voire haut perchées.
On est donc surpris mais le revirement de la dame est de très bon aloi. Mystic, enlevé, la montre d’ailleurs de nouveau dans ses meilleures dispositions. Les synthés brodent leurs motifs, singuliers. Le groove est bien présent, on décèle même ça et là dans les volutes de claviers des airs de B52’S. On revient à du spatial façon…Air sur Things I’d like to say et Wilson a le bon goût de ne pas en faire son seul atout. Vigueur et mélopées plus célestes voisinent. Sunrise honore avec élégance la seconde option, On the inside est de son côté plus alerte, plus piquant et relevé avec ses sons inédits. Il garde un atour sucré dans la voix et entérine la valeur d’un album attachant au possible.
Avec Brother, c’est un rock mordant qui est à l’honneur. On s’en réjouit forcément, le chant doux de Wilson fait le contrepoint d’une instrumentation fougueuse à souhait. Puis Memory, en toute fin de parcours, revient pour sa part à une coloration douce, habilement ornée comme l’ensemble des compositions livrées ici par le groupe.