Espoir « one man band » du coin (Rural Blues Band), tapage malien jouissif (Songhoy Blues). En ce jeudi de décembre, l’affiche Lunaire promettait et a plus que tenu son rang, avec en « prime time » l’excellente chanson française, expressive et mâtinée de blues rugueux ponctué par un rythme marqué, du Rural Blues Band.
Armé d’un bel humour et d’une formule, d’une dextérité musicale renversantes, le toulousain ayant « échoué » à Amiens s’est fendu d’un set mémorable, largement acclamé par une foule au sein de laquelle il trônera, accordéon en main, à l’issue de son live. Une révélation, sans conteste, et une démarche qui distingue clairement son géniteur.
Avec les quatre Maliens de Songhoy Blues, l’intensité allait grimper et ne cesser de croître, la « faute » à un registre groovy et épicé, métissé, entre rock, funk, blues et encarts africains. Chanteur survolté aux danses remarquées, guitariste de tout premier ordre et section rythmique qui ondule comme un serpent, fusion dépaysante; le quatuor mené par les frères Touré impressionne et génère une danse endiablée. Il est inconcevable de rester de marbre face à une telle prestation, face à la générosité et l’excellence du jeu de ces semeurs d’allégresse dont le tout dernier album, Resistance, est pour le coup transfiguré. Sur fond de discours d’opposition à toute forme d’oppression, aussi rude que funky, le groupe nous en met plein les mirettes et fait la nique sonique à nos oreilles enchantées, pour la plus grande joie d’une assistance vite acquise à sa cause. Ebouriffant.
Photos William Dumont.