Soft People est un duo américain. Caleb Nichols et John Metz le composent et le premier des deux décrit la musique du groupe comme un « early Midlake having a baby with Broadcast and Clinic and Deerhoof and Boards of Canada« , et le projet de « America’s best gay socialist band ».
Musicalement, le propos se vérifie et American men, album de douze morceaux où perce également l’étrangeté d’un Liars, est à porter intégralement au crédit des deux comparses.16 years of somewhere else, alerte, pus un American man plus délié mais aussi accompli, dont se dégage une sorte de classe mélodique à la Baxter Dury, permettent d’emblée un rendu accrocheur, singulier. Daddy fait montre de la même habileté dans la recherche de sons qui se démarquent, et fait valoir une trame à la fois bourrue et « à la Clinic » dans le chant. Berenstein, au tempo trip-hop, lancinant, confirme ensuite l’absence de limites de la paire, psyché-sonique sur le Baby qui suit. Georgia reel s’enfonce dans la loufoquerie, le « vaporeux ». Alchemy of male feelings exhale un pop impétueuse, racée comme déviante. Tous les morceaux présentent un réel intérêt, tel Man with a gun qui avance « peinardement » en se parant de jolis motifs.
Sur la fin Brood VI marie folk et sons barrés, spatiaux. Think piece hésite entre post-punk et élans africanisants, élans funky et souillures noisy. Puis New kampf, pop stylée détendue, vient enfoncer le clou d’un univers étrange, dispersé mais attrayant, pas si inaccessible qu’il n’y parait.