Sunflowers vient de Porto et consiste en un duo tapageur composé de Carol Brandao (drums-voice) et Carlos de Jesus (guitar-voice).
A deux et rien qu’à deux, les Portugais produisent un vacarme psych-punk aux mélodies tourmentées (The maze-act 1-2) et, au delà de ça, un album jouissif de A à Z, intitulé Castle spell. Il s’agit de leur deuxième et le moins qu’on puisse dire est que la paire y est à son affaire. Folie vocale et instrumentale se font valoir dès The siren, ouverture qui pulse et groove, précédant un Castle spell éponyme aux riffs à la Sonic Youth tout aussi agité, entre garage et rock’n’roll doté de choeurs élégants. L’album compte dix titres et aucun n’est négligeable. Signal hill suit la trame habituelle, rapide, sans fioritures mais jamais simpliste. Ca fuzze sévère mais jamais ça ne se donne des airs. On joue, de façon vraie et sans artifices.
Plus loin, Sleepy sun fait lui aussi dans le garage, simultanément léger et compact, aux touches presque poppy dans le chant. Monomania et ses voix associées, ses « pa-pa-pa-pa » irrésistibles, Surfin’ with the phantom et ses encarts surf crus sont ensuite des atouts à porter au crédit de Sunflowers, captivant. Grieving tomb leur emboîte le pas, obscur et insidieux. A spasmatic milkshake trace droit devant puis se modère, fait étalage d’une démence vocale décisive, impose des zébrures sonores sans complaisance. Le morceau évoque les Cramps, influence perceptible mais assimilée du groupe.
Enfin, We have always lived in the palace met fin à l’essai de manière plus tranquille, avenante aussi, pour consacrer ces Sunflowers diablement talentueux.