Projet de Giovanni Del Monte, La Jovenc fait dans l’expérimental. Ici, l’Italien « machinise » la musique de la Renaissance, formant ainsi les treize pièces de son Mater. En résultent des morceaux parfois trop répétitifs, vite lassants, que côtoient heureusement de bien belles réussites comme, en début d’écoute, ce Heaven’s grace leste et sombre, doté d’éclaircies notables, que suivra Dndhall et ses « giclées » de synthés couplées à une voix doucereuse. Notons, d’ailleurs, l’idée pertinente d’inclure le chant.
La Jovenc fait de nouveau dans le probant sur Tavrnr, aux climats tranchés. On s’arrêtera moins à ses sons réitérés, on leur préférera les trames moins linéaires. Sur ces dernières, le savoir-faire de Del Monte est évident, sa recherche aboutie. C’est le cas avec Alfn, animé par un rythme synthétique versatile, ou Encn uno qui parvient lui aussi à attirer en mettant de la vie dans le « tout synthé » de La Jovenc. Le rendu est évidemment exigeant, la démarche peu commune. Cela peut générer de jolis panoramas sonores, ennuyer dans le même temps. En tous les cas, l’effort est audacieux. C’est dans ses moments de folie, tel son Redfrd due agité, que l’essai se distingue à mon sens le plus. Il importe, cependant, de le réinscrire dans son contexte pour mieux en apprécier la teneur et en comprendre les origines.