Héritiers du punk, amourachés d’une new-wave qu’ils n’ont de cesse de magnifier, actifs depuis maintenant 36 ans, les frères Lomprez sortent avec Elegance never dies leur 11ème album.
On parle ici, vous l’aurez compris, de Trisomie 21. Un duo unique, à l’univers classieux-ombrageux (Our trip), parfois plus directement « cold-rock » (Where men sit en introduction), en tous les cas étonnamment crédible et performant. Avec cet opus, qui n’est pas éloigné du pas moins bon Black label (2009), les Lillois font mouche. Entre new-wave, donc, et élans cold, ils signent une palanquée de morceaux de taille, incisifs (No man can imagine), plus célestes parfois (Something else), et parviennent à trouver l’assise parfaite entre leurs différentes options. L’élégance ne meurt jamais, disent-ils; leur effort le prouve et mêle ladite élégance à des atours écorchés, créés selon une recette « maison ».
Ils volent haut (Is anybody home? part 5), expérimentent (During all these years), se font lestes et planants sur Over the noisy keys. Entre chant de classe et décors troublés, T21 n’a pas son pareil. Sa longévité semble le bonifier mais à vrai dire, le projet n’a jamais dévié du point de vue qualitatif. Des guitares élégantes, piquantes aussi, ornent des plans spatiaux (Rebirth). Les synthés font de même (l’entraînant et obsédant Tender now), créant des trames électroïdes addictives. Elegance never dies tutoie l’excellence, s’avère prenant et affiche ses capacités à faire décoller son auditoire (Alice). Is anybody home (instrumental), dernier morceau d’une jolie collection, illustrant bien le constat en mariant ambiance nuageuse et bordurage sonore mordant. Elegance never dies, vous dit-on….