Réédition d’un disque paru en 1996 et qui compilait des morceaux des opus précédents, retravaillés par Peter Milton Walsh et ses acolytes à grand renfort de piano, guitare acoustique et bugle, Fête foraine brille de mille feux…presque éteints, tant l’allégorie domine dans le propos des Australiens tout en exhalant une beauté de tous les instants, et pourtant si vifs.
What’s the morning for le démontre, on se drape ici d’une finesse ombrageuse, savamment repensée et qui, par rapport aux morceaux originaux, instaure un climat complètement différent. C’est l’intérêt de cette effort singulier, hautement cohérent. L’unité de ton est évidente, la trompette fait merveille, avec retenue, sur un morceau comme Not every clown can be in the circus ou Great fool. L’intensité d’un jeu dénudé fait son effet (On every corner), on s’entichera vite de l’ambiance crépusculaire concoctée ici par Walsh et consorts.
Plus loin, l’attaque vive de End of some fear vivifie l’ensemble, lui donne de l’épaisseur. L’idée de ressortir ce disque difficilement trouvable, si ce n’est à prix élevé, est judicieuse. On saluera donc l’initiative de Microcultures mais avant cela, on profitera à nouveau de l’instrumentation joliment obscure d’un Things you’ll keep, puis de ce Paint the days white plutôt gris, ultimes pièces à l’attraction affirmée d’un opus prenant.