Le groupe bordelais Dätcha Mandala vient de sortir son tout premier album, Rokh, et a fêté ça en live à Bordeaux au Krakatoa le vendredi 10 novembre 2017. Nicolas (chant), Jean Baptiste (batterie) et Jérémy (guitare) ont répondu à quelques questions juste avant le concert pour nous parler de l’album et de musique! (A noter qu’une release party parisienne aura lieu au Point Ephémère le 29 novembre 2017).
Joseffeen/Muzzart: On l’attend depuis un moment cet album alors je veux tout savoir: où vous l’avez enregistré, quand, avec qui…
Nicolas: On l’a enregistré il y a un an et demi au Studio Berduquet à Cenac et on l’a enregistré en 100% analogique.
JB: On a travaillé avec Clive Martin, un ingénieur du son anglais qui a travaillé avec Queen, Midnight Oil et The Cure entre autres. On l’a rencontré via le groupe Krazolta. Notre manager, Christophe, est guitariste dans ce groupe. Krazolta a enregistré avec Clive Martin à Berduquet et quand on a entendu le son qui sortait de leur collaboration, on s’est dit que c’était ce que l’on voulait. A l’époque, on était en train de faire des pré-productions pour l’album qui, au final, ne sont restées qu’au stade de pré-productions.
Jérémy: Travailler en analogique nous a apporté une méthode de travail totalement différente de celle du numérique. On travaille à l’oreille et on a tout enregistré en live ce qui apporte une chaleur différente à l’album.
Joseffeen/Muzzart: Vous avez intitulé l’album Rokh et j’ai cru comprendre que cela évoquait pour vous tout un imaginaire alors est-ce que vous pouvez nous expliquer ça un peu?
Nicolas: Rokh, c’est un oiseau mythologique que l’on retrouve dans les contes et légendes perses notamment dans Les mille et une nuit et Simbad le marin. C’est un oiseau qui a plein d’attributs dont le fait d’exister depuis la création du monde et d’avoir le pouvoir de guérir toutes les maladies juste en touchant ses ailes ou de pouvoir réensemencer les plantes.
Jérémy: Cela tombait bien aussi puisque la pochette de notre album représente un oiseau! On a un dictionnaire des symboliques avec nous dans le camion et quand on a cherché un nom d’album et qu’on est tombé sur Rokh, on s’est dit que c’était parfait.
Joseffeen/Muzzart: Justement, en parlant de la pochette, on y voit de nombreux visages de gens importants pour vous alors j’aimerais que vous en choisissiez chacun deux et expliquiez pourquoi ceux-là.
Nicolas: Je choisirais bien Jeff Buckley et Gandhi. Jeff Buckley parce que c’est mon artiste favori et Gandhi parce que c’est un penseur, philosophe et politicien qui me fascine par rapport à sa vie, son message et tout ce qu’il a pu faire autant dans sa philosophie que ses actions.
Jérémy: Moi, je vais choisir la mort et le petit extra-terrestre parce que la mort est hyper présente, tout le temps, et l’extra-terrestre pour le fait qu’on a parfois pas l’impression de ne pas vraiment être de cette planète et de se demander d’où on vient pour de vrai.
JB: Moi, je vais prendre Chinoi et Bon Scott. Chinoi parce que c’est notre mentor musical (ndlr: Chinoi est décédé en 2015). C’est notre père spirituel. Il nous a tout appris comme ce que c’est d’avoir un groupe. Il a toujours été avec nous. IL était ingé son et a travaillé avec Noir Désir, Les Négresses Vertes et la Mano Negra et c’était un être humain fabuleux. C’était un être rare et très très généreux et je ne trouve pas assez de superlatifs pour parler de lui. Il m’inspire encore aujourd’hui et m’accompagne vraiment.
Nicolas: C’est pareil pour nous. C’était un super professionnel et il était la sagesse en action. Il transpirait l’intelligence du coeur.
JB: Et ensuite Bon Scott parce qu’AC/DC est mon groupe préféré. J’ai découvert le rock et la musique avec AC/DC quand j’étais en CM1. Au début, j’ai pas aimé et puis après j’ai aimé. Mon père m’avait fait écouter mais j’étais trop petit, je crois. Puis c’est un copain de CM1 qui m’a fait écouter en me disant que c’était super et je suis vraiment devenu fan à 100%. Je les ai vus en 2009 à Bercy et c’est le plus beau concert de ma vie.
Joseffeen/Muzzart: Pour en revenir à l’album, si vous deviez choisir un titre qui le représenterait le mieux, ce serait…?
Les trois ensemble: « Uncommon Travel »!
Nicolas: On a placé « Mérignac » dans les paroles. C’est dans le deuxième couplet: « We don’t know why we are still in Mérignac, we should be on the road ».
JB: C’est un format assez court ce morceau par rapport à d’autres sur l’album. C’est un hymne à l’appel de la route. C’était à un moment où on ne tournait pas et on en avait marre, on voulait prendre la route et faire des tartines de kilomètres! C’est un morceau dont on trouvé le riff lors de balances à Paris et Nico a trouvé les paroles assez vite: (Il se met à chanter): « I wanna goooo ».
Ecoutez « Uncommon Travel » sur Spotify
Joseffeen/Muzzart: J’aimerais ensuite que vous me parliez du titre « Misery » qui me plaît beaucoup.
Nicolas: C’est un de nos plus vieux morceaux. C’est le plus vieux sur l’album en fait.
Jérémy: Oui, on était ado quand on l’a composé celui-là! J’avais trouvé les accords chez moi et je suis allé chez Nico, je lui ai joué ça dans sa cuisine et ça coulait de source. La mélodie est venue tout de suite. On a fait une première version studio en 2010 qui figure sur Eden Sensuality, mais on n’était pas satisfaits de l’arrangement et on s’est dit qu’il méritait mieux d’où le piano et le violoncelle qu’on a ajouté sur la version de l’album. On a fait pleurer nos mamans avec cette version.
Nicolas: On la jouait différemment au départ. Elle était plus rock et plus rapide. Là, on a ajouté les choeurs aussi et elle ressemble plus aujourd’hui à ce qu’on voulait en faire.
Joseffeen/Muzzart: Vous êtes souvent en tournée et avez joué au Stade de France le 15 septembre en première partie des Insus, vous nous racontez un peu comment ça s’est passé?
JB: C’était sympa. Pépère! (rires)
On a rencontré les Insus aux Nuits de l’Erdre, un festival à côté de Nantes. On a joué juste après eux et pour revenir aux loges, ils sont passés juste derrière notre scène, sont montés sur scène nous écouter et à la fin du concert, on a eu l’opportunité de les rencontrer. Ils nous ont dit qu’ils avaient vachement apprécié le concert et qu’ils nous aideraient s’ils le pouvaient ce qui nous a fait plaisir déjà. Puis, le lendemain, Louis Bertignac a mis un commentaire sur Facebook invitant les gens à aller nous voir sur scène. Notre manager a transféré le commentaire à leur tourneur en disant que nous serions ravis de faire leur première partie si l’occasion de présentait et il nous a proposé de le faire pour 2 dates, Boulazac et Chambéry les 3 et 5 septembre. On a dit oui bien sûr. C’est à la fin d’un concert qu’ils nous on demandé si ça nous brancherait de venir jouer avec eux au Stade de France 10 jours après. ça s’est fait très simplement en fait!
Nicolas: Toute l’expérience était impressionnante: le lieu, la scène et le retour du public qui nous a demandé un rappel.
Jérémy: On a eu la chance de pouvoir négocier en plus car nous devions faire leurs deux dates au Stade de France mais nous avions un concert acoustique prévu près de Bordeaux sur la deuxième et ne voulions pas annuler.
JB: Oui, c’était bien le lendemain du Stade de France qui était une expérience de ouf de pouvoir jouer dans un garage, tranquille, en acoustique à Saint Caprais de Bordeaux. Ce concert nous a permis de décompresser et les gens étaient super! On était chez un Frank qui nous avait fait une banderole « Stade de Frank » pour l’occasion! (rires)
Joseffeen/Muzzart: J’aimerais aussi que vous me parliez de la scène sur laquelle vous jouez ce soir qui est celle du Krakatoa. C’est un peu la maison pour vous vu que nous faites partie de la Pépinère, non?
Jérémy: Nos premiers concerts, on les a fait ici, bien avant de faire partie de la Pépinère. C’était dans le cadre des Concerts lycéens. C’est ici qu’on a rencontré Chinoi aussi vu qu’il travaillait là à l’époque! On est tous les trois du quartier aussi.
JB: C’est une scène sur laquelle on est bien et on connaît bien l’équipe du Krakat! On a dû faire 5 ou 6 concerts ici! On a fait les premières partis de Shaka Ponk, Inspecto Cluzo, la soirée Hendrix et au moins 2 concerts lycéens!
Nicolas: Pour notre premier concert ici, on s’appelait Honly Tonk! C’était en 2008 pour un concert lycéen donc.
Muzzart Quiz:
Joseffeen/Muzzart: Quel est, pour vous, le meilleur endroit pour écouter de la musique?
Tous les trois: Dans une salle de concert.
Jérémy: Oui parce que dans une salle, tu ressens vraiment l’énergie. Ce n’est pas la même chose si tu écoutes sur un vinyle ou dans ta caisse.
Nicolas: C’est le meilleur moyen de ressentir l’énergie et l’intention, de savoir si un groupe est sincère, de voir s’il s’amuse ensemble aussi. Tu ne peux pas tricher sur scène!
Joseffeen/Muzzart: Quel est le tout premier album que vous avez acheté quand vous étiez petits?
Jérémy: Je m’en souviens très bien. C’était Toxicity de System Of A Down.
Nicolas: Moi, c’était un best of de David Bowie.
JB: Moi, c’est la honte, c’était Children of Bodom, mais bon, j’étais en 5ème! C’était Hate Crew Deathroll.
Joseffeen/Muzzart: Et maintenant, votre dernier coup de coeur musical?
Nicolas: Pour moi, c’est les Lemon Twigs.
Jérémy: Un groupe de métal: At The Gates.
JB: Le premier qui me vient, c’est Ghost mais avant que Papa Emeritus ne vire les autres. Depuis, je n’aime plus. J’aime beaucoup Dewolff aussi sinon!
Jérémy: Je pensais que tu répondrais Nickelback…. (rires)
JB: Ah ah. En 2008 avec Honky Yonk, on avait fait une interview pour TV7. Ils nous avaient demandé ce qu’on écoutait et j’avais répondu Nickelback mais je n’aimais pas tout de Nickelback! Tout le monde se fout de moi depuis! (rires)
J’étais plus Rage Against The Machine en plus!
Joseffeen/Muzzart: Histoire que ce soit équitable, vous avez des groupes de la honte à m’avouer vous deux aussi?
Nicolas: Bon, d’accord: William Sheller!
Jérémy: Moi, ce n’est pas un groupe de la honte mais il y a un groupe sur lequel je n’arrive jamais à me positionner. C’est Depeche Mode. Je trouve que ça fait night clubbers un peu parfois.
JB: Je précise que je n’écoute plus Nickelback!
Merci à Nicolas, JB, Jérémy, Kriss et au Krakatoa
Merci à Nicolas, JB, Jérémy, Kriss et au Krakatoa