Duo féminin déjà révélé par, entre autres, un EP et des concerts énergiques, The Buns sort avec Out of bounds son premier long format.
Molly Jin et June Cooper, soit Julie Gomel (guitare-chant) et Emilie Rambaud (batterie-chant) sont bien loin de se crêper le chignon. Dans un unisson parfait, les demoiselles balourdent un rock garage sans gras, sensuel mais aussi direct, parfois agrémenté d’un orgue discret (Play doctor). Elles font dans le bourru allégé par ce chant mutin (Bound), après avoir signé une entrée en matière qui évoque le meilleur des Kills, à l’aide de riffs secs (Better than nothing). On le sent comme on l’entend, le propos est entièrement maîtrisé et se passe de démonstration irritante. You’re kidding impose son urgence, sa « tranchance », puis Spoiled brut riffe lui aussi, ensuite, avec ardeur. Batterie percutante et percutée, voix aussi charmeuse qu’espiègle, instrumentation d’une efficacité incontestable font de l’album en présence un must-have.
La paire se fait plus leste avec Stockholm, le son est dépoli, parfaitement ajusté à son registre. On retrouve sur Captain un rythme débridé, pour à l’arrivée un énième morceau de haute volée. Le groove est omniprésent, il mène la danse d’un My love écorché, aux reflets bluesy-jazzy. La vigueur saccadée des Chignons séduit encore sur la fin de l’effort (Shoe shine boy). Dotées d’un penchant rétro doucereux estimable (Hey stranger), les filles finissent l’ouvrage au son de leur Bye bye chéri explosif et trépidant, dans un esprit garage décisif et ici bien addictif, légère touche Frenchy dans le chant à l’appui.