Doué et dopé aux 70’s sans en faire son unique atout, Dätcha Mandala vient de Bordeaux. Après un EP sorti en 2016 et de nombreux lives probants (je l’ ai pour ma part vu exceller dans ce domaine l’été dernier, au Celebration Days Festival), le trio nous gratifie de ce Rokh aux huit titres colossaux, en mode heavy-blues aussi massif que d’obédience psyché. Have you seen the light et Da blues, sur l’amorce de cet effort brillant, oscillent entre mélopées planantes et coups de sang.
Etourdissant, Dätcha Mandala fait parler la poudre, se nuance, prend avec Misery des airs presque folk. Le boulot est soigné, sans défauts. L’ornement est élégant (ce même Misery), puis on s’embarque avec Anahata dans une cadence folle qui souligne une trame heavy-blues parfaitement jouée. Les Aquitains fonctionnent à la passion, leur Uncommon travel est lui aussi puissant et alerte. Dans ce créneau 70’s dominant mais varié, le groupe se fait incontestablement remarquer. Il ne s’arrête pas en si bon chemin, Smiling man le voit prendre des accents plus mystiques de toute beauté. Une fois de plus, le décor est magnifique.
On ne trouvera aucune faute à Rokh, qui nous livre ensuite un Human free entre folk agité et mysticisme envoûtant. La mélodie est elle aussi valeureuse, et trouve sa place dans le registre parfois versatile de Dätcha Mandala. Celui-ci met fin à son oeuvre impeccable au son de Loot, ultime morceau qui dépasse les dix minutes. Un essai leste et aérien à la fois, aux riffs durs, qui joue adroitement sur les climats et variations rythmiques pour conclure un opus souvent bluffant de maîtrise.