Crooner électro-pop doué, Yan Wagner avait surpris son monde avec Forty eight hours (2012), entre électro, donc, et émail cold.
Cinq ans après, notre homme revient avec ce This never happened plus délié, plus aérien. Il y navigue entre tubes électro-pop évidents et balades où son chant, qui peut évoquer Dave Gahan de Depeche Mode, fait merveille. Sa science du motif sonore fait éclat dès This never happened, instrumental spatial auquel succède un Blacker à la techno détendue, simple dans l’étayage. La cohorte des titres forts débite alors. Slamdunk cha-cha rappelle Bowie, en standard électro-pop fatal. Wagner évolue sans pâlir, opte là pour un registre dépouillé, obscur, tout de même, en certains recoins (A river of blood).
Plus loin, Close up fait usage d’une simplicité confondante, No love hausse le rythme et de façon systématique, Wagner tire le meilleur de son procédé. It was a very good year est atmosphérique, orné avec mesure et adresse. Generic city damerait aisément le pion aux gars de Basildon. Il manque peut-être dans This never happened, cependant, un peu de mordant, d’offensive cold plus appuyée que la collection de titres globalement « tenus » qui nous est livrée. Qu’à cela ne tienne, l’album est finalement, au fil, des écoutes, envoûtant, cohérent tant dans le rendu que dans la démarche, et sans ennui.