Second LP pour Hoboken Division, qui s’en tient à ses principes DIY et recycle à sa façon, adroite, le blues des origines en l’accouplant à un rock dru, sans artifices superflus.
A trois, Mathieu, Marie et Czmil enfantent donc ce The mesmerizing mix up of the diligent John Henry, au titre à rallonge mais au propos minimal et efficient. Neuf titres et 37 minutes suffisent à se distinguer, So the guy was walking inaugurant les festivités en soufflant un blues Killsien déjà très fréquentable. Le groupe, heureusement, s’inscrit dans un créneau personnel qui gomme ses influences. 436 procter street dégage une force fuzzée, une tonalité blues écorchée au rock souillé qui le rend reconnaissable. Le disque est brut, uni. Howlin’ est leste et bourru, les riffs tendus, secs. Oh lo’ no mo’ se déploie lentement, sur de son impact.
A mi-chemin, Boilin Uo se fait vivace, la trame blues est cette fois plus urgente. Hoboken Division évite le contenu linéaire tout en restant fidèle à ses ficelles. Cold water prend le même chemin, plutôt direct et alerte avec ses sons bluesy rudoyés par le rock. La maîtrise du procédé est évidente. On reste dans un format vif sur All them black crowes, finesse et mordant ne se tirent pas la bourre. Au contraire, l’amalgame des deux est bon. Lazy ne dépare pas, son minimalisme en fait même un morceau qui, comme bon nombre d’autres, reste en tête. Puis le titre éponyme vient clôturer le disque. Ceci en tranchant joliment avec le reste, avec ses atours plus posés, plus climatiques, à la répétition hypnotique.