Découvert, pour ma part…grâce à la FNAC et ses possibilités d’écoute « casquée », Stupeflip m’avait alors accroché, avec son mix de fun qui dit des choses, de hip-hop et de rock aux guitares rugissantes teinté d’électro. En complet décalage -on fait c’qu’on peut-, je réclame alors ce nouvel étonnement « apaisé », si l’on peut dire, en comparaison des sorties précédentes, à la promo.
Stup virus, c’est son nom, ne filera peut-être pas le virus définitif, mais il s’avérera contagieux, déjà par son verbe délirant, ensuite par le biais de son rap qui, derrière des atours polissons, parvient à faire penser. Par son autodérision aussi (The antidote).Les interludes sont une fois de plus nombreux, un peu irritants, mais on les zappe. On préférera s’attaquer directement à la recette Stupeflip, reconnaissable, à la rime fatale (Creepy slugs). L’apaisement apparent laisse place à un impact plus verbal que sonique, à des astuces (l’accent russe de The solution) qui ajoutent à l’intérêt du rendu. Les saccades rythmiques soulignent le discours, des élans électro pop mélodieux s’invitent à la fête comme sur les essais précédents (Lonely loverz).
Du coup, le registre n’est jamais restreint. On perd en force rock, en rage issue du son, mais on reste bien entendu crédible. Terroristes bienveillants, dit Understup (feat Colette); il s’agit bien de ça. Stupeflip met la pagaille pour imposer une alternative, mener de façon originale à la réflexion. L’ombrage du propos (Stalactites) est récurrent, permet une assise affirmée. 1993 est génial, rageur et suscite lui aussi l’adhésion de par sa narration. On retrouve, souvent, la dérision indé des 80’s en mode pour le coup hip-hop. Pas besoin d’en faire des tonnes, le contenu atteint sa cible. On l’aurait, peut-être, préféré plus tranchant, plus fréquemment rock, plus punk, mais ce Stup virus permet finalement à Stupeflip d’évoluer dans la continuité sans cesser de tirer sur ses ficelles habituelles.