A l’heure où ses disques deviennent introuvables ou presque dans les bacs, le mythique Transglobal Underground renaît, tourne à nouveau, prépare un nouvel opus et nous fait la surprise, magique, de ce Destination Overground qui recueille douze morceaux « d’antan » où intervient l’emblématique Natacha Atlas.
Collectés, bien entendu, sur la discographie du combo londonien, les douze titres choisis transpirent la magie, génèrent d’emblée le voyage en passant par tous les recoins du monde. Le propos est funky, c’est la règle, mais se pare d’atours aussi bien dubs que rock ou hip-hop, techno, électro et j’en passe. indéfinissable, Transglobal Underground bénéficie de plus du cachet vocal inimitable de Natacha Atlas, orientalisant (Omri coulu leek). Instrumentalement, sur le plan sonore, on est de suite également transportés. C’est la Transe Globale, celle qu’engendre Shimmer qui ouvre le bal dépaysant avec ses accents « transectro » bien sentis et virevoltants. Comme chez Senser ou Orange Blossom, on puise large. L’énergie est de mise, le chant masculin, ici, remonté et Natacha y fait superbement écho. L’effet, de taille, s’appliquera à chaque morceau écouté, à l’instar du dub trippant de I voyager. Taal zaman « dubbe » lui aussi en s’entourant d’une trame arabisante, Yallachant (Youth remix) s’appuie lui sur un rythme et des scratchs à l’unisson, soulignés par des guitares funky discrètes mais obsédantes, pour à son tour faire décoller l’auditeur.
Avec un tel come-back, il va sans dire que T.U. sera reçu avec enthousiasme. Boss tabla suinte un rock oriental groovant du plus bel effet, on est complètement soufflé par la capacité des Anglais à mêler les influences, à parvenir à l’amalgame d’un tel melting-pot musical. Amulet reprise instaure des chants unis qui captivent, un mix d’électro et de musique de là-bas, issue d’un recoin méconnu. La vigueur du dub de Dancehall operator, sa prestance vocale le rendent irrésistible. A tongue of flame la joue ensuite psycho reggae, le chant et ses fines incrustes sonores y font la différence. Lookee here, remixé par Dreadzone, suit aussi la voie -lactée- dub sous couvert d’électro ombrageuse. Son rythme tribal lui insuffle une belle énergie. La coupe est pleine, on n’en pourra plus, à l’issue, d’attendre les scènes et un disque de réalisations entièrement nouvelles de ce groupe rodé aux collaborations depuis son apparition dans les 90’s.
Pour finir, Ragaali se montre tout aussi indéfinissable, suscite lui aussi le trip vocal et musical. Puis Sky giant, à l’électro spatiale dont les motifs se répètent, emballe une dernière fois son monde, en mode « world » justement, pour aiguiser plus encore notre impatience à l’encontre de « T.U. ».