Ils avaient déjà convaincu, en 2014, à la Lune des Pirates d’Amiens. « Softs » mais trippants, on les a retrouvés plus bruyants, tout en gardant leur finesse dépaysante, hier soir à l’Ouvre-Boite de Beauvais. Ce groupe, formidable, c’est François and the Atlas Mountains, auteur d’un set percutant et de nature à générer le voyage des sens.
Avant ce moment fort, le Trans Express Trio lui aura ouvert la voie avec dans sa besace une formule singulière, entre électro et élans arabisants, orientalisants, savamment exécutés. Dans ce trio, oud, flûte traversière et contrebasse font dans le mystique, embarquent l’auditoire vers des contrées inexplorées. On aura donc fait là une nouvelle découverte, avant le phénomène initié par François Marry.
Groovy, poppy, parfois embarquée, aussi, dans un rock ravageur, la formation jongle allègrement entre indie-pop et afrobeat, tant et si bien qu’on s’y perd avec une certaine jubilation. Les percussions, endiablées, se mêlent au doux fracas de l’instrumentation. On vit un moment privilégié, étonnamment vigoureux, conçu avec une belle dose d’ingéniosité et une pelletée de passion. Celle-là même qui mènera le leader dans la foule, l’incitera à quelques dérapages soniques bien sentis et lui permet un unisson parfait avec le reste du groupe. Sans frime aucune et avec un talent conséquent, François and the Atlas Mountains transcende les morceaux, plus sages sur disque, de ses opus. Le propos, poétique, se pare d’un tumulte sonore complètement jouissif. Le quatuor a franchi un pallier supplémentaire, dispose de plus d’un registre étoffé, et fait preuve d’audace scénique. Le rappel, avec son très prisé « Les plus beaux« , le confirmera : ce soir, ce sont bien eux les plus beaux, d’une splendeur souillée qui pour le coup aura engendré un live génial, perchés au sommet des Montagnes de l’Atlas.
Photos William Dumont.