Artiste signé par le label brestois l’Eglise de la petite Folie, Valier honore son « hébergeur » avec Le grand frisson, qui débute de façon folk et dénudée, intéressante mais un peu molle du genou dans le même temps (Le grand frisson et sa pop-folk puis Douce souvenance avec ses paroles signées…François-René de Chateaubriand), pour ensuite instaurer des essais concluants.
Avec Etrange folie, par exemple, on est dans une pop-rock à la fois drue et douce, magnifiquement jouée. Ca pulse, les textes de Valier ajoutent, de surcroît, à l’intérêt de ladite chanson. Les armées de la nuit, reprise de Taxi Girl, vaut ensuite par son dépouillement qui laisse place au verbe, expressif, et s’agite plus loin sous l’effet d’un rythme électro et de douces souillures soniques. La recherche musicale est évidente. L’indien, au rock groovy et jouissif, confirme après cela la valeur de ce Grand frisson. Retour à une trame calme avec J’ai perdu ma jeunesse, cover de Damia. Le choix des reprises est loin d’être convenu, c’est un atout.
C’est ensuite Michel Tonnerre qui est honoré avec..Michel Tonnerre, en mode pop pure mais troublée. Les textes, qu’il s’agisse de Valier lui-même ou de ses sources d’inspiration, sont significatifs. Le bonhomme s’attaque ensuite au traditionnel avec Evit bega gant levenez,à l’étoffe folk d’abord mesurée pour, dans la foulée, se faire plus remuante. C’est beau à l’écoute, on aimerait toutefois que Valier s’enrage plus fréquemment. Il s’en tiendra toutefois à des contours sages (La faute du sergent poivre, Tant déçu). L’énergie reviendra avec Satanicles, folk-rock bretonnisante aux motifs électro bien sentis. Puis c’est une folk sombre et fine (La bataille de Commana), à l’arrière-plan menaçant, qui viendra conclure avec brio et agitation un album varié dans son contenu.