Après London western (2014), Renaud Druel fait son retour avec son projet Coffees & cigarettes pour livrer ce Freak show, bel amalgame entre rap et rock agrémenté d’un alto. Il y raconte des histoires inspirées par le cinéma et la littérature, use du verbe cru de la musique de la rue et y adjoint sa verve. Guitares dures et diction percutante, alto qui « embarque (Un nouvel espon), propos plus funky, moins asséné (Steapunk fantasy, Chinese opium), Druel parvient à proposer un effort cohérent. L’ornement est adroit, assez ouvert lui aussi. Sa formule régénère le hip-hop, ses refrains donnent à réfléchir (Ecroule croule coule). On s’extirpe ici du hip-hop creux et prévisible, au discours insignifiant, qui pollue la production hexagonale.
L’album percute (Jack the ripper), Coffees & cigarettes possède une accroche assez affirmée pour ne pas être recalé. Musicalement, c’est aussi vaste et accompli, comme le prouve le blues-rock funky-rugueux de Hip-hop blues. Métissé, son album fusionne avec à propos. Il est de plus ancré dans la réalité, qu’il « décale » et tente d’alléger. Un cri porte bien son nom, la dureté des riffs y fait joliment écho à la beauté du propos de l’alto.
A côté de ça, des élans alertes mais plus légers dans le décor se font valoir. Le Freak show s’achevant sur un bel essai appelé Mister Jones, gentiment jazzy, qui confirme les bonnes dispositions d’un projet maintenant bien installé.