« Exotisant », dépaysant, Snapped Ankles fait dans le loufoque à la Liars, en plus « insulaire », dira t-on, dans le ton.
Avec ce Come play the trees, le groupe quitte la Epping Forest où il se dit basé pour livrer un rendu singulier, captivant, qui dès les géniaux et intrigants Come play the trees et Hanging with the moon, l’un lancinant, l’autre débridé, tous deux épris de folie créatrice décisive, embarque l’amateur de zik décalée et distingue les londoniens. I want my minutes back, ensuite, convoque la fantaisie sonore d’un B52’s et la marie à une urgence kraut obsédante. L’album est passionnant, n’emprunte jamais des chemins tous tracés. En neuf morceaux, Snapped Ankles se révèle. Johnny Guitar calling gosta Berlin fait dans le barré à la Suicide, vocalement, et impose un psychédélisme virevoltant. Soniquement, l’opus est un délice. Trame répétitive dans un premier temps, puis assénée, avec Let’s revel, mélange entre artisanal et procédés modernes, groove fou (Tuesday makes me cry); les Anglais font feu de toute corde.
The invisible real that hurts valide l’option folle du groupe, en mode sérénité céleste. Les sons sont, une fois de plus, captivants tout en restant abordables. Enfin, True ecology et ses coups de semonce post-punk, puis un Come play the trees (outro) tranquille, plutôt psyché, confirment le constat de départ: voilà un groupe hors-pair, précieux, à suivre à la trace…sonore.