Inclassable, libre et aventureux, We Insist!…insiste et signe un retour remarquable, en même temps qu’il assied une identité évolutive, avec ce Wax and wane de haute volée.
Hébergé par Vicious Circle -c’est déjà un gage de fiabilité-, le trio épure un contenu auparavant touffu, conserve sa technicité en même temps qu’il revient à une certaine « abordabilité ». L’urgence est toujours de mise, elle se pare de mélodies soignées, d’élans dépaysants (l’introductif Digital fingers glory). Sur le plan sonore et dans l’exécution, We Insist! est tout simplement étincelant. Il reproduit avec maestria, à sa sauce, la fantaisie d’un Primus, joue des plans match chantés de façon classe (Charley runs amok). Crack the code est saccadé et plein d’allant dans le même mouvement, l’unité des trois gaillards absolue. Légères touches électro, très bien disséminées, riffs secs, encarts plus légers (A lesser evil), il ne manque rien à ce disque en tous points remarquable.
Liquid rat race pulse, à d’autres endroits le dosage entre pulsions folles et mélopées qui font voyager est ajusté, surprenant de maîtrise. Voilà un groupe qui cultive sa différence, la fait évoluer. All modulors instaure un groove démoniaque, alerte, poppy dans sa déviance. Impossible de ne pas succomber devant la créativité de We insist!, aussi dingue que serein, débridé le temps d’un excellentissime No cockaigne for young men aux breaks apaisés. Louder each day suit avec cette même science du groove reptilien, décalé, et valide la pertinence d’un essai qui, en s’en tenant à un procédé qui caractérise le groupe, use de ficelles nouvelles. Jaws peut alors finir sereinement, ce Wax and wane est sans conteste l’un des disques les plus cohérents et originaux qui aient pu voir le jour en cette année 2017.