Tout jeune, doté d’une voix remarquable -et remarquée-, Joel Henry Little signe avec son Great kills friendship club un disque de toute beauté, de veine folk mais qui a le mérite et la bonne idée, assez régulièrement, d’aller explorer la pop-rock (Mola molasba), de se faire grinçant/orchestral (Isha), ou de gagner en rythme pour sortir de ses penchants folk posés bien que magnifiquement conçus.
L’éponyme morceau d’ouverture donne le ton; voix racée, étonnante pour un musicien de son âge, instrumentation mesurée mais de choix sont de mise. C’est l’option la plus récurrente, on la retrouve par exemple et entre autres sur Butter and brine. L’artiste fait preuve de fantaisie et d’inventivité sonore (Gilgamesh et ses airs cabaret), le tout dans un esprit résolument lo-fi, dépouillé à souhait. On appréciera, on aurait toutefois aimé l’entendre s’enhardir plus souvent mais le potentiel est déjà énorme et porteur sur ce disque des plus fréquentables, au jeu fin et passionné et au joli digipack sobre, à l’instar de son contenu.