19ème album pour Nits, trio issu d’Amsterdam et actif depuis 1974. Un opus intitulé Angst, qui narre l’histoire de la Hollande lors de la guerre, d’un voyage en train d’Elvis et autres sujets souvent « non creux ».
Musicalement, ça donne une pop retenue mais qui retient l’attention, gentiment déviante dans le chant et sous-tendue (Two sisters). Une certaine subtilité caractérise les essais des Bataves, séduisants de suite avec Yellow socks & angst, pop bricolée aux expérimentations évoquant Deus. L’ouvrage est soigné, jamais trop cadré. L’allant bridé de Flowershop forget me not valide ensuite les bonnes dispositions des Nits, leur sobriété aussi dans l’ornement en dépit des quelques options aventureuses greffées à leur disque. Electro douce mais sombre (Radio orange), chant de velours, cadence sereine puis plus marquée (Lits-jumeaux), le groupe parvient, avec peu d’éléments, à se distinguer. Même après tout ce temps, il tient le cap.
Pockets of rain, plus loin, use de cette électro discrète, de synthés nuageux et d’une trame dérangée pour imposer, une fois encore, l’ouvrage de ces vétérans performants. Along a german river provient de la même étoffe, douce mais dotée d’un côté entraînant/tourmenté. L’album est bon, classieux dans sa mesure (Cow with spleen). Celle-ci perdure sur Breitner on a kreidler, des effluves jazzy émanent de ce morceau tranquille.
Enfin, Zündapp nach Oberheim et son déroulé brumeux, son beau décor sonore, conclut l’affaire et honore une formation à la pertinence presque surprenante compte tenu de sa longévité.