Née au Gabon d’un père appartenant à une tribu et d’une mère venant de Singapour, Devi a vécu une enfance entre violence et enchantement. De ces origines, de ce vécu contrasté, elle tire, sous le nom de Masma Dream World, un premier EP loufoque (The sounf od the D.D.D.), barré, tribal évidemment.
Sur six titres, elle nous embarque, nous impose un Masma dream world inaugural entre r’n’b et psychédélisme aux voix prenantes. La singularité est de mise, le format est minimal mais efficient. Les sons, malins, font effet. On voyage, on ne sait plus bien où l’on se retrouve et c’est ça qui est bon. Percus de là bas (Eléphant), élans tribaux et collages musicaux forment un tout qui n’a que peu d’équivalents. On pense brièvement, pour la tonalité et la liberté de la formule, à Ebony Bones. Samounika use à nouveau de chants croisés, de percussions entêtantes. Pas besoin d’en faire des tonnes, Masma dream World engendre un résultat entièrement démarqué. Prayer of the midnight flower démontre ensuite et à son tour l’excellence de Devi dans la brassage musical, dans la création de sonorités sans barrières.
C’est bien entendu bon à prendre, délicieux à l’écoute. Black panther, bonus track sombre un peu trop linéaire mais au climat oppressant qui vaut le détour, conclut alors un opus bienfaisant de par son refus des formats connus.