Quintet de Bristol, Idles fait dans le post-punk…à l’énergie punk (Mother et ses déblatérations à la The Fall), parfaitement troussé et matérialisé par ce Brutalism assez bien nommé. Avec Heel heal, qui lance la danse, on comprend que les Anglais, sans faire dans la dentelle, vont signer un produit de haut vol. L’intensité est déjà de mise, elle se démentira très peu sur les treize morceaux de l’album. Riff cinglants (Well done), mélodies speedées (Date night), vocaux remontés, format urgents et ramassés; les atouts des cinq gaillards sont nombreux et font de Brutalism un opus de taille. Le tempo est la plupart du temps appuyé (1049 gotho), la voix exhale une morgue punk bienvenue.
De fait, le tout s’envoie d’un trait, sans en omettre le moindre instant. Divide & conquer coupe un peu la frénésie rythmique, étendant l’impact de l’ensemble. Partout autour, ou presque, l’énergie est dévastatrice (Stendhal syndrome). Exeter confirme l’option plus « hachée » qui se fait entendre ça et là. Puis on reprend, avec l’appui d’une basse qui gicle (White privilege) le flux d’une vigueur qu’on ne cherche pas, tant mieux, à brider.
Slow savage peut alors venir fermer la marche en mode « velouté déjanté », avec une certaine classe d’ailleurs; la messe est dite, pas besoin d’en rajouter tant le contenu se suffit à lui-même.