Les gaillards viennent de Haute Savoie, brassent allègrement -et talentueusement- space rock, shoegaze et kraut-rock. Leur nom est Korto. Cet album, éponyme, est un bijou du genre, qui s’appuie sur des vocaux éthérés à la ride, une rythmique à la fois carrée et aventureuse et des guitares bavardes. Sept titres suffisent à créer l’addiction sonore, à commencer par ce Hot rock qui me rappelle, personnellement, les rouennais de…euh….j’ai oublié le nom, bien qu’ayant encore en tête les sons cosmico-soniques de la clique. Ah oui, Steeple Remove!
Des déflagrations épicent l’opus, qui déchire l’espace et révèle un excellent combo. Track 2 flirte avec l’afro, des pointes pop s’invitent aux festivités. Si les 90’s sont prédominantes, Korto s’évertue d’abord à créer ses propres contours musicaux. L’énergie est jouissive, débridée, se nuance et se relance. Les dommages collatéraux sont positifs, l’écoute bienfaisante. Denzzzl est à la fois subtil et ramassé, rentre-dedans et ouvragé. On ne s’ennuie jamais; Fresque, à mi-chemin, alterne entre finesse et intensité avec un panache d’apache, doté d’une fin noisy. A40 marie voix poppy et trame agitée aux riffs qui sortent les griffes. La qualité du boulot perdurera jusqu’aux dernières notes de Oï, ultime pièce à la durée plus étendue. Un effort entre cadence galopante et sons insistants, entre allant et douceur vivifiante aussi, conclusion flamboyante d’un disque réussi en tous points.