Le Celebration Days, c’est la nique sonique, l’orgasme décibélisé. Verdoyant, dans son cadre chatoyant, il n’a de cesse de grandir, d’évoluer, d’innover avec, cette année, la pléthore de groupes dépaysants (les londoniens The Turbans, « juste énormes », entre Transglobal Underground et Asian Dub Foundation, Kamélectric et son trip africanisant indéfini, les immanquables Old Moonshine Band et leur ferveur passionnée, The Evil Usses et leur prog « saxophonisé », Lapis Lazuli et son prog’ funkisant aux accents afro, pour faire court) figurant à l’affiche.
Sur trois soirs « as usual » et sans temps morts, le festival isarien a prouvé qu’en plus de son menu habituel, très 70’s dans le son, il savait s’étoffer, parfaire son panel, s’ouvrir. L’époque a bien entendu été honorée; Madhouse Express et son psyché tchèque imprenable, les Espagnols de Cachemira (dignes rejetons du projet Hendrix), Maaschup et son rock’n’roll hurlant, le heavy-blues de Datcha Mandala, entre autres et nombreux noms à retenir, ont fait bien mieux que de défendre l’ère de la liberté.
Mais à côté de ça, le CDF a le désir de s’épanouir, de ne pas se restreindre à ce seul horizon 70’s. Bien lui en prend. L’initiative a permis de nombreuses découvertes, les écoutilles du public n’en sont que plus comblées encore. Dans ce registre novateur, on ajoutera Métaphump et sa fanfare funky agrémentée de riffs métal, avec quelques covers bien senties, tout en savourant l’impact indéniable d’un Down with the Gyspies entre Jefferson Airplane et Jethro Tull, avec sa chanteuse remarquable et son flûtiste singulier, ou le punk-rock aux assauts métalliques des plus que vigoureux Pogo Car Crash Control dont la spectaculaire bassiste, je la remercie au passage, m’aura permis de jolis clichés.
On l’aura compris, la coupe est pleine. Les groupes sont issus de partout en Europe et ailleurs, preuve de l’attractivité du CDF dont les choix sont tout simplement ingénieux et les habitués locaux déjà cités, auxquels on adjoindra The Electric Fellows, The Swinging Dice et Richard Allen, sans failles. Darling’s et son rock 60’s fiévreux, et pour finir, la tête d’affiche royaux Radio Moscow, issue de l’écurie Alive Natural Sound avec leur heavy-blues percutant, couronnant un événement à inscrire parmi les plus prisés de l’été, les plus « vrais » aussi, à l’organisation elle aussi parfaite et méritoire. Jouissif.
Photos William Dumont.