Savak est un groupe constitué de membres de Obits, The Make-Up, Holy Fuck et The Cops. Ca sent déjà bon. Leurs influences vont du psyché texan des 60’s au hardcore ricain des early 80’s en passant par le pub rock anglais. Ca sent « meilleur encore ».
Tout ceci parait improbable, me direz-vous? Le résultat, ce Cut-ups flamboyant et plein d’allant, de vivacité, de sève mélodique et de jus rock, vous contredira. On est dans le rock vivifiant, pop ou post-punk, mélodique mais à l’entrain foudroyant. Sick of war, qui « prend la parole » en premier, le prouve; les mélodies sont attachantes, insistantes, et se parent d’une instrumentation intense, parfois plus détendue (I left America en conclusion, après l’excellent Keys to the city). Des parties free-jazz pimentent l’album (Like Gary Wilson said), qui peut aussi tracer droit devant en affichant des atours « pub » (I wanna exist). On pense, à l’écoute, à une multitude de groupes, de courants. Savak, en dépit de ça, parvient à rester cohérent, à garder le cap. Ses mélopées bien étoffées, avec énergie et simplicité, font qu’on adhère instantanément. Natural light ou They are bones, avec leurs velléités mélodiques et leurs choeurs, évoquent même le REM le plus « juteux » qui puisse être. Les gimmicks d’un I don’t want to be defended, par exemple, font qu’on accroche sans résister. Les coups de boutoir rock aussi, teintés de pop ou d’énergie redevable au punk.
C’est donc tout bon, à l’image de bon nombre de projets impulsés par des pratiquants venus de groupes performants. Et agrémenté d’accents Pixiens, comme sur le I left America évoqué dans ces lignes, qui sont loin d’altérer le rendu.