Fruit de la rencontre entre Jean-Charles Versari, d’obédience post-punk, et le « folkeux » américain Adam Hocker, Adam H défriche avec les sept titres de ce somptueux Abolition des terres expérimentales, sans se faire inaccessible. On déploie un panel évidemment ouvert, on souille joliment la pureté (Ithaca et ses airs de My Bloody Valentine).
Sur l’amorce, avec Abolition rag, les deux comparses jouent un blues-folk ample, superbement chanté par Hocker. Les guitares de Versari ne sont pas en reste, elles viennent magnifier l’ensemble. Ces deux-là se sont trouvés, formatent une belle complicité sonore. Obsidian le confirme, on fait là dans le velouté sous-tendu, la passion faisant de l’oeuvre commune un rendu habité. On remarquera la finesse du jeu, la discrète vêture bruitiste qui le surligne. Shrill renforce l’opus en « grondant », vaporeux et répétitif, avant l’apparition du chant, fiévreux, et de percus insistantes. La réussite est éclatante, comme ce Orion qui joue sur cette même réitération des climats, des sons, et enfante ainsi une ambiance sombre et prenante.
Suit Sarabande, entre folk et rock rugueux-retenu tout d’abord, qui éclate ensuite. Splendide morceau de rock mordant, en complètement au reste qui s’inscrit dans une veine plus « sournoise ». Dues finissant le boulot de manière à la fois claire et ombrageuse, minimale, en conclusion d’un disque remarquable.