Affiche attractive, encore rock malgré des têtes d’affiche plutôt « festives » (Tryo, Naaman et son reggae vigoureux bien exécuté, Naïve New Beaters et sa pop-rap groovy), affluence record, ambiance imprenable, le tout sans aucun souci sécuritaire et encore moins comportemental. Le moins qu’on puisse dire est que le Rock en Stock d’Etaples, s’il s’apprête à célébrer ses 20 ans en 2018, a déjà largement fait honneur à sa 19ème édition.
Sur 2 soirées à nouveau, avec des révélations tantôt rock-shoegaze (les excellents Fools Ferguson pour inaugurer les festivités le samedi), tantôt…reggae, encore (les explosifs Unity Family), rock’n’roll aussi (les non moins fiables Jet Banana), une « vieillerie » encore fringante (Soldat Louis et ses accents celtiques riffants), le Rock en Stock a, c’était prévisible mais surtout très visible, ravi ses aficionados, de plus en plus nombreux. A l’issue du samedi, la réussite de l’équipe d’organisation, qui abat un travail considérable, n’était plus à mettre en doute. On n’oubliera pas les animations en annexe des concerts, la place laissée aux fanfares du secteur ou au désormais mythique ventriglisse, et le contenu diversifié (c’est une constante au R.E.S.) du dimanche, à commencer par le rock british plein d’allant des Space Alligators.
La coupe était dès lors pleine, on pouvait se laisser tranquillement aller à l’ivresse d’un festival aussi électro-indé (les compos pures et saccadées d’Awir Leon), rock hardisant ensuite (les impactants Rich Robin, puis Jewly et son groupe qui découpe). La voie était libre pour le triomphe réservé à Tryo, on ne se sera pas ennuyé une minute sur les terres du Pas de Calais. On se prend alors à imaginer, comme le suggérait l’affiche géante installée par l’équipe pour recueillir les propositions du public, un « menu » 2018 copieux et passionnant. On y sera en tout cas et on n’en ratera pas une note, quitte à chausser nos bottes, pour des 20 ans très certainement captivants.
Photos William Dumont.