Les mecs sont jeunes, franciliens. Ce Sticky Icky est leur tout premier EP, il tient pourtant largement la route. Entre rock et pop, élans soul pas saoûlants, incartades psyché réussies et d’obédience bluesy-soul (Made to last), Théo Lawrence & the Hearts groovent, jouent finement mais de manière irrésistiblement funky (l’éponyme Sticky Icky). Ils ont le son juste, le dosage parsemé. Ali réappuie sur ce mix entre soul, funk et touche rétro adroitement exécuté, un peu comme chez l’excellent Gaspard Royant.
Il va sans dire que le rapprochement crédite les garçons, qui confirment leurs dispositions avec Good for nothing. Touches soul une fois de plus, instrumentation déliée; il n’en faut pas plus pour imposer le rendu. L’EP augure de bonnes choses à venir mais ne nous enflammons cependant pas hâtivement, la confirmation est attendue. On guettera donc ces gaillards-là au coin du bois, on attendra d’eux, peut-être, un peu plus de vigueur et un peu moins de « beauté » à l’image du titre de fin, ce Heavenly dog plutôt folk, dénudé. Le quintet de Gentilly a les dispositions pour et dans l’attente, il nous reste les morceaux d’un disque déjà mature pour les jeunots qu’ils sont encore, encore « verts » mais prometteurs à souhait.