Passage, ou re-passage à 2 scènes, à 2 soirées live consécutives aussi, budget élargi, éclectisme assumé avec de gros noms et, à côté de cela, d’autres combos moins en vue médiatiquement. Ceci tout en laissant, sur un Off perfectible en termes de décor et de proximité (jouer lorsqu’un groupe balance près d’ici, c’est difficile) mais néanmoins attrayant, la part belle aux « gars du coin ». Le Murmure du Son « from Eu », fort d’un menu où trônaient les Fatals Picards (aussi peu convaincants qu’à Revelles huit jours plus tôt mais cependant hautement enthousiasmants pour la majeure partie de l’assistance), Les Wampas (show de folie, déjanté et rock’n’roll, orchestré épar l’ineffable Didier Wampas), Deluxe et son électro-funk trépidant ou encore Sinsémilia, dopé à la scène qu’il tient parfaitement en dépit d’un discours redondant, a tenu, une fois de plus, toutes ses promesses.
Plein à craquer, organisé comme à l’accoutumée de manière impeccable, marqué par une nostalgie qui génère de sacrés moments (Billy the Kick et son show délirant, énergique et trépidant, seule avec son sampler en clôture du festival; Los Tres Puntos et son ska-punk indé et lui aussi « pulsant »), révélateur de cliques qui mettent des claques tel Jahneration, au reggae-dub étonnant de vitalité, rock avec les rouennais de MNNQNS et leurs élans débridés, il n’a pour ainsi dire jamais faibli. Le jeune public n’a pas été oublié, le jeudi lui étant consacré avec entre autres le surprenant So Loops, et ce sont des familles entières, preuve de l’attractivité de l’événement, qui ont débarqué pour célébrer à l’unisson un Murmure de plus en plus fédérateur. On y revoit des formations pop prometteuses, qui évoluent (For the hackers), on y croise les visages connus de gens depuis longtemps fidélisés et au bout du compte, ce n’est plus un Murmure, ce « festoche », mais bel et bien un énorme cri de ralliement, un son dont on s’enivre à volume élevé jusqu’à ses derniers accords. Le cadre est idéal, l’ambiance bon enfant, la convivialité évidente, c’est d’ailleurs là l’un des points d’honneur de l’équipe qui oeuvre à la bonne tenue du Murmure. On l’en félicitera, chaleureusement, car le spectacle ne cesse de croître en crédibilité, en qualité, au point qu’on l’imaginerait bien, d’ici quelques temps, venir titiller les « grands », sans y perdre bien évidemment de son esprit et tout en conservant sa dimension humaine et abordable.
C’est bien tout le mal qu’on lui souhaite, à l’issue de cette édition 2017 qui en aura marqué plus d’un de façon durable et dont les sonorités résonnent encore « à c’t’heure » dans les caboches de bon nombre de festivaliers conquis.
Photos William Dumont.