Duo de Vicenza, en Italie, Le BelvE pratique un « alternative blues » ou « post-grunge », d’après un coup d’oeil rapide sur les réseaux sociaux. A l’écoute de ce Raise, premier album de bonne facture, ça se vérifie d’emblée pour les éléments blues, torturés et passés au filtre d’une rythmique versatile (Viareggio), plus posés mais sertis de coups de sang guitaristiques le temps d’un très bon, lui aussi, Pills. Le rendu est déjà qualitatif et voilà que se profile un très appuyé Iridei, excellent. Bourru, fonceur, c’est du rock’n’roll grungy auquel le chant en Italien n’enlève en rien sa qualité.
L’opus n’inclut que six titres, c’est son seul défaut car par ailleurs, il tient largement ses promesses. Avec Venerdi, on installe un climat dépaysant, tribal en son début, obscur, aux relents mystiques. Le BelvE plante des décors sonores attrayants. Francesco Delle Belve (voix et guitare) et Leonardo Delle Belve (batterie, et, ça peut effrayer certes, djembé) s’acoquinent parfaitement. 007 les voit onduler en mode blues rugueux, racé et animé, faire preuve d’imagination instrumentale. Leur paire viendra s’ajouter à la liste fournie des groupes de choix issus de la Grande Botte. D’autant qu’un habité Ashuak vient clore le tout en faisant valoir la même dextérité dans l’ornement, la même finesse pleine de vie et de passion.
Belle découverte donc que ce Le BelvE aux travaux profonds, finauds et versatiles dans leurs humeurs, parfaitement ouvragés.