Projet d’Adrian Galvin, Yoke Lore pratique une électro-pop vaporeuse, éthérée, qui oscille entre l’enlevé hautement enthousiasmant (Goodpain en ouverture, excellent), le leste qui s’emballe « à l’occasion » (World wings) et des plages aériennes (Only you). On le situe entre les harmonies vocales de Panda Bear et les planeries d’un M83, il y a de ça mais le groupe, c’est audible ici, se consacre avant toute chose à ses propres investigations.
L’EP est bon, digne d’intérêt sans toutefois complètement captiver. Stylé dans le chant, il peut emmener haut (Level tools), embarquer son monde au son de rythmes saccadés, de ses pulsations électro et d’incrustes sonores simples et imaginatives. Réduit à son expression la plus directement folk sur l’amorce de Beige avant de décoller, il possède cependant son identité, son accroche qui ne sont dues qu’à lui-même. On appréciera, au même titre que sa « chatoyance » vocale, en regrettant que les morceaux de la trempe de ce Goodpain inaugural, splendide, moins syncopé et plus mordant que le reste, ne soient pas légion. Ce qui n’empêche pas Yoke Lore de tirer son épingle du jeu et de proposer un rendu de choix, dans l’attente d’un format plus conséquent.