Exceptionnelle, cette date l’était. Le Helmet de Page Hamilton, glorieux représentant d’un métal alternatif porté par de fabuleux albums comme Meantime, Betty ou encore Aftertste, mettait à profit sa présence prochaine au Hellfest pour effectuer une mini-tournée européenne de 3 dates…dont l’une passait par Beauvais!
On y serait allés à pieds s’il l’avait fallu (l’exagération n’est qu’à peine de mise) et la première surprise fut de trouver, sur le merchandising du groupe, des t-shirts de la récente tournée pour la modique somme de 5 euros. Achat obligatoire donc, avant de s’installer breuvage en main sur le devant de la scène, au milieu de « vétérans », à côté d’un gaillard vêtu d’un t-shirt Killing Joke et au sein d’ une assistance très moyenne. Proximité du Hellfest oblige, sans nul doute…
Qu’à cela ne tienne, le quatuor, privé de première partie ce soir, investit les planches dès 21h et met d’emblée la gomme. Le ton est au leste qui percute, Hamilton y va de ses lignes de chant bien connues, de ses parties de guitare « à la lui-même ». Ca suffirait presque à notre bonheur mais il est à souligner que derrière, ça turbine sévère. Bassiste et guitariste se livrent un duel, poses à l’appui, le son est puissant et le batteur assure une frappe titanesque. On en prend plein les mirettes, c’est ce qu’on était venu chercher et il semblerait qu’à l’approche du Hellfest, la formation new-yorkaise ait privilégie l’approche frontale, l’uppercut sonore. Le tout selon un panel qui alterne pavés lestes et accélérations rythmiques, chant éructé et parties plus mélodiques. La part belle est faite au petit dernier, Dead to the world, dont le parti pris plus « soft » est ici transcendé. A cela s’ajoutent un mix de morceaux mémorables, dont Milquetoast en rappel ou Pure, pour faire court. On n’aura pas Biscuits for smut ni Wilma’s rainbow, dommage mais on s’en offusquera pas, Page et les siens signent un set énorme, entre métal alternatif, plans post-hardcore et envolées mélodiques bien troussées. La complicité est de plus visible, ça envoie de la blaguounette et le public, au moment du retour sur scène, est remercié avec une grande sincérité. Ce qui ne surprendra pas de la part d’un des groupes les plus singuliers et originaux, dans sa formule, qu’on puisse connaître. Le tout dans une proximité appréciable, sans aucune tricherie ni supercherie, ce n’est pas le genre de la maison, pour un temps fort aussi bref (1h15 environ) qu’efficient et concluant.
Photos William Dumont.