Combo bruxellois, Joy as a toy a vu ses principaux membres transiter par l’univers jazz, qui facilite la liberté de ton. Après deux albums sous formule trio chez Cheap Satanism Records, le groupe s’élargit et sort avec ce Mourning mountains une oeuvre à la pop large. On y perçoit encore l’influence « climatique » du jazz (Misbehave), mais on y profite d’une belle instrumentation, qui pulse (Ghost train), de sons malins et d’une énergie bien jugulée. Entre feutré du chant et ornement plus caractériel (Cowboy mode), le rendu est digne d’intérêt.
En outre, l’accessibilité est plutôt de mise, ceci sans porter atteinte aux options aventureuses du groupe. Pop pétillante, « surfy », légère et entraînante, avec Madhouse, trame plus saccadée sur Hipsters of the apocalypse, assez céleste; Joy as a toy refuse de se figer, démontre ses dispositions dans l’art d’ambiancer son oeuvre. Il vire presque folk avec Satisfaction key, expose des décors joliment ciselés. Ses voix unies le rendent beau, l’énergie rock débridée du dernier morceau, Google a gun, sa finesse agitée étendent encore son éventail, qu’il faut appréhender mais qui vaut l’écoute.
On est preneur donc, comme avec toute réalisation non-restreinte, sans entraves, des travaux de ces belges à l’esprit similaire à un groupe comme Deus, lui aussi « explorateur » sans pour autant égarer son auditoire.