Trio parisien, Livingstone a pour ambition, simple dans l’idée, d’allier vigueur rock et touches blues, ceci de façon brute, sans fard, mais aussi avec une certaine subtilité.
Sur cet album éponyme, son second après Explore sorti en 2014, il y parvient brillamment et sans jamais sombrer dans la redite. Qu’il se fasse « roots » dans une rugosité bienvenue (Sadie lady), grungy en ouverture (un excellent That cold, qui d’emblée nous met dans les meilleures dispositions), bluesy finaud mais, comme annoncé dans les intentions, écorché (Hey hey), le groupe convainc. Le début est de taille, renforcé par les riffs et les apports funky de Heavy night. Help me soufflant lui un blues speedé/ralenti joué avec brio. La formule trio permet aux Franciliens de serrer les rangs, même s’ils s’assagissent joliment le temps de « leur » Gimme all your loving. Dans un premier temps, toutefois, avant de réhausser le tempo ensuiite.
Voilà donc un travail probant, que Joy crédibilise dans son option blues leste, aux reflets grunge, avant un So long non moins impactant. Livingstone oscille entre le lourd et le plus rythmé, mixe les deux, à l’occasion, adroitement. On ne décèlera là aucune faute de goût, on profitera sans honte des essais plus déliés livrés par ces trois mecs passionnés (Drowning). On les suivra, par conséquent, dans leurs dérapages appuyés (Trappist), on les accompagnera même jusqu’à la fin des festivités, apaisées sur ce Someone home épuré, bien plus percutantes avec le terminal Rolling thunder. Excellent.