Groupe canadien, Teenanger sort avec ce Teenager son cinquième album. Truffé de tubes d’obédience punk mais conjugués à plusieurs sauces (synth-punk, peace-punk, art-punk, bunk-punk, post-punk ou encore nu-punk, peut-on lire à son sujet), il dévoile treize morceaux imparables, aux teintes cold récurrentes (Dawn, excellent, entre The Cure et Joy Division), se montre souvent cru et minimal, groovy aussi. La variété du rendu fait que sur Emoji kush, on peut par exemple entendre des encarts exotiques, des sonorités dont un LCD Soundsystem a le secret. Ceci faisant suite à la probante amorce amenée par Two middle fingers, électro spatiale et ombrageuse aux lignes de basse froides. C’est du tout bon, on a ensuite droit à un punk Buzzcocksien chanté par Melissa sur une touche gentiment riot (Just drop it).
Teenanger a le propos juste, le bon sens de nous faire entrer dans la danse sans jamais surcharger la charrette. Situé autant dans le contemporain que dans un terrain late 70’s, jamais pris en défaut qualitativement, le groupe nous gratifie d’un opus diablement accompli. On y riffe sec et simple en incluant des sons originaux (Wychwood heights), on y fait dans l’urgence reptilienne (It works with my body) elle aussi « décorée » de sonorités qui se démarquent. La vigueur des Canadiens est punky (Weird money), la voix gouailleuse, en Mark E.Smith moins scandé. On s’en régale, on apprécie aussi les décalages plus atmosphériques (The night shift), certes, mais qui conservent la touche cold inhérente à l’album. On retrouve avec bonheur le cold-post-punk maison de Pay it forward, où la dualité des voix évoque autant The Fall que les B 52’s.
Captivant, Teenager génère une accroche durable, use de gimmicks…accrocheurs, justement, le temps du plus que bon Fun forgot. Puis il prend fin sur ce N.O.B.L.O. fort des mêmes atouts, en conclusion d’une rondelle de qualité optimale.