Trio parisien, Gunwood s »appuie sur sa culture musicale, sa soif de projets communs aussi -c’est ce qui a cimenté le groupe, à l’origine, alors que les trois gaillards partageaient le même lieu de répétition-, pour bâtir un excellent album de blues-rock millésimé, large et libre, qui se fait dans un premier temps délicieusement rugueux (l’éponyme Traveling soul, Daydreams) pour ensuite investir des terres plus apaisées (Tales et son climat folk-blues fiévreux, un Swimming assez atmosphérique, tous deux subtils et aboutis, mais réellement animés).
Sur douze titres au total,en nous gratifiant de voix qui s’entremêlent, Gunwood livre un travail cohérent, tant dans ses instants bluesy épurés et sous tendus (Rainchild) que lorsqu’il riffe rude et instaure son blues-rock cousu main (I wanna betray myself). Plusieurs pans d’histoire musicale défilent, le groupe sait, aussi, faire dans le mid-tempo à la fois rugueux et doucereux (Sweet holy road), user d’une batterie en rafales mesurées pour jouer un blues racé/offensif aux effets bienfaisants (Hey little brother). On alterne avec des moments de « pure pureté » comme sur More, on balance sans crier gare un rock qui montre les crocs (Rescue).
Le propos est maîtrisé, bien exécuté. Old man song allie rock mordant, justement, et élans plus « folky » avec une bel aplomb. L’élégance des mélodies vocales est un atout, la beauté des créations dépouillées (le terminal Afraid of the dark) tout autant et d’autant plus qu’elles s’acoquinent ici, pour le meilleur, avec des plans plus directs.