Quartet suisse, Black Fluo livre avec ce Like lovers in the dark l’extension à son premier album (Billion sands, 2014). On y trouve une « indélectro » nuageuse en ouverture, climatique (Ho sentito le tue mani), une électro ensuite sombre et groovy, céleste aussi (Like lovers in the dark), du plus bel effet. Organique et synthétique se donnent parfaitement le change, une voix singulière apparaît, couplée à une instrumentation aussi fine que tendue.
C’est une évidence, le groupe s’attache à définir son propre son, ce qui nous donne au final un rendu personnel et estimable. A nouveau subtil et atmosphérique sur Red star, avec une réelle capacité à dresser des ambiances captivantes, mais aussi à se faire griffu et obscur le temps d’un excellent Lips. Le chant, jamais conventionnel, amenant un plus à cet ouvrage déjà accompli. On peut ensuite retomber dans des sphères plus doucereuses ensuite, la qualité n’en pâtit en aucun cas (Distance). Alchemia réitère une chape nébuleuse avec voix narrative, rythme discret mais soutenu; superbe, le morceau fait mouche. La pulsation de basse de West ghost, son atmosphère inquiétante, achèvent de faire du disque un objet à part et grandement recommandable, d’autant plus qu’il offre, suite à ce dernier morceau, trois autres réalisations « bonus » de la même étoffe.