Rockeuse indé issue de Saint Etienne, un peu notre PJ Harvey à nous, Raymonde Howard, dans le civil Laëtitia Fournier, s’est déjà distinguée de par ses disques précédents, dont For all the bruises, back eyes and peas (2010).
Avec ce S.W.E.A.T. court et efficace (11 titres pour un peu plus de 20 minutes), elle use de boucles et gimmicks qui, dès Release the evil qui ouvre les festivités, forment un ensemble à la fois direct et mélodique, tendu et « S.W.E.A.T. » On ne peut s’en lasser, la durée réduite des morceaux ne nous en laisse pas le loisir. Penekini kill le confirme, la stéphanoise tape dans le mille avec ses compositions au dépouillement décisif. Son chant doux s’acoquine gentiment, ses guitares rugissent avec classe et mesure. Avec le soutenu Angry ballerina, elle tient même son tube indé. Son disque est dansant, un tantinet cold, tranchant et sans une note de trop (No waves, no bricks, no walls, no pass-arounds). Crumbs of the awakening se passe de rythmique, plus dénudé encore, sans que cela n’atteigne sa valeur. On est dans le lo-fi, l’économie de discours superflu. Terrortits, sa basse charnue, l’obsession résultant de ses sons répétés suscite une addiction certaine audit morceau comme à l’album en entier.
Ce dernier tient la route, fait même mieux que cela, fait dans le bourru-leste un poil bluesy avec Ebony submarine qui brille aussi par son violon grinçant. Rien de faux et zéro défaut, une instrumentation à la simplicité confondante (Harsh love), un contenu alerte (Staring at the moon); S.W.E.A.T. excelle. Hands shine with stains et ses voix qui se complètent, ses riffs brefs et secs le rendent indispensable à notre scène.
Enfin, Punktuality, sorte de post-punk chanté en Français sans la moindre anicroche, consacre le rock doux et rugueux, ici fortement attrayant, d’une musicienne qui vient d’apporter avec cette rondelle un contribution de tout premier ordre à la cohorte des sorties hexagonales.