Moitié de Scratch Massive, Maud Geffray s’essaye avec Polaar à l’album solo. Celui-ci est né du projet du film Kaamos, réalisé par Jamie Harley avec qui Maud est allée en Laponie, à Rovaniemi plus précisément, afin de vivre en compagnie des habitants de la ville les nuits hivernales quasi-continuelles qui caractérisent l’endroit.
En résulte un album crépusculaire (Sick of love), aux climats froids, mais aussi animés (Ice teens), et saisissants. Un ensemble parfaitement représentatif de l’expérience vécue, chanté sensuellement et vaporeusement dans un écrin glacé comme la ville d’accueil de son auteure (l’éponyme Polaar en ouverture). Un disque assez accessible, de plus, diversifié, uni dans les atmosphères qu’il fait goûter à son auditeur. D’instrumentaux électro (Voices from the sky) en morceaux chantés assez imparables (Goodbye yesterday, alerte et nébuleux), Geffray donne l’impression d’une vie nuptiale à la fois figée et trépidante, s’envole (le Sick of love nommé plus haut), signe avec l’aide de Flavien Berger un étincelant In your eyes, taillé dans une électro-pop tubesque. Forever blind saccade, déroule des boucles étourdissantes. Standing by my door est lui un autre tube électro-pop, énorme, intense, aux sons qui font danser en plus d’installer une coloration cold à là The Cure.
L’artiste de chez Pan European Recording a visiblement trouvé la bonne posture, entre titres aisément écoutables et tentatives plus exigeantes. Le côté glacé de son propos le rend d’autant plus fréquentable et chaleureux, son ingéniosité dans les sonorités crées est récurrente. Avec High side, elle nous embarque dans des sphères électro haut perchées, sur une cadence appuyée, puis fige le tempo, sur Anna, avant d’offrir un alternate mix d’In your eyes en final d’un album qui transporte.