Trio bruxellois adepte des « sad love songs » et de romantisme 80’s, inspiré par des formations comme The Cure, Cocteau Twins ou The Jesus and Mary Chain, My Bloody Valentine ou APTBS, Animal youth sort avec ce Animal un superbe disque.
A la croisée des groupes précités et sur une tonalité mélancolique (Eat you alive) digne de Robert Smith et des siens, mais bourru et énergique, les Belges posent et imposent magnifiquement leur patte. Darkest place et ses guitares introductives à la Sonic Youth, sa cadence galopante et son shoegaze noisy façon A Place to Bury Strangers le démontre; on a à faire, ici, à des gens doués. Bruitisme et instrumentation stylée voisinent, on pense à nouveau à The Cure pour le chant et le climat cold de l’excellent Rainy days.
C’est de la belle ouvrage, Feeling envoie la même savoir-faire en termes d’atmosphères, de vigueur, de mélodies prenantes savamment enrobées, sucrées et caractérielles à la fois. Superbes guitares sur Love you (when you’re dead), genre singulier évocateur d’époques qu’on adule encore, positionnement au mitan du « sentimental » et du plus frontal, les aptitudes du groupe sont évidentes. To burn is the next thing fonce et bruisse, noisy. Des effluves post-punk drapent le tout, remarquable. Sunday suit le même chemin mais de manière plus « pop », faisant place à ce romantisme désenchanté qui fait l’attrait de la formation menée par le chanteur-guitariste Guy Tournay. Voilà un disque dont on va vite s’enticher, d’autant qu’il livre ensuite une reprise des Pixies (In heaven(lady in the radiator)) en en faisant un essai cold fin et désabusé. L’effet produit par l’album est conséquent, il ne reste alors plus qu’à le parfaire avec le vivace You don’t know love. Un morceau terminal appuyé, beau et bruyant dans le même temps, froid et poppy, chaleureux et sombre, aux fulgurances délectables.