Pour ses 30 ans -j’en ai pour ma part vécu 22, jusqu’alors, avec délices-, la Lune des Pirates propose un concert, sur la semaine en cours, par soirée, avec en point d’orgue l’événement de ce samedi 20 mai au parc Saint Pierre qui mettra en exergue Peter Hook and the Light.
En attendant, c’était lundi soir Shannon Wright, fleuron rock de chez Vicious Circle, qui y posait ses valises. Richard Allen, folkeux du coin à l’univers délicat, ouvrant avec classe pour l’Américaine en jouant, avec passion, ses morceaux dépouillés. Un bon moment, comme à l’habitude, avec cet amienois à la crinière blonde qui laisse présager de l’authenticité de son labeur.
De cette finesse, nous allions passer, avec Shannon Wright, à une autre forme de magnificence, bâtie pour le coup à grand renfort de piano aussi beau que tourmenté, de chant sincère et écorché, de guitares furibardes et d’une batterie assénée. Une rageuse splendeur, une splendide rage, des élans mélodieux à couper le souffle à l’image d’un concert à l’issue duquel le public braillera sa joie, voyant la dame sensible et fragile réinvestir la scène pour trois nouveaux cadeaux sonores: deux au piano, formidables, et un exécuté en mode noisy, à l’aide d’une guitare tranchante et caractérielle. Un live sauvage et transcendant, un exutoire sans égal, au menu d’une Lune dont les 30 ans n’altèrent en rien la vitalité.
Photos William Dumont.