Pour faire suite à une belle soirée pop, rien de tel qu’un rock incisif, stylé aussi puisque ce jeudi soir, les clermontois de Mustang ouvraient pour The Sore Losers, Belges pour le moins remontés et impactants.
L’occasion était donc belle d’entendre du décibel, dans une élégance tendue, pour commencer, avec le groupe de Jean Felzine. Un trio qui montre les crocs avec classe, joue rétro-moderne dans une belle maîtrise, sert quelques petites pointes ska, prend des détours rockab et joue en rangs serrés un rock tapageur. Mustang c’est, chez nous, singulier et précieux. Sa fournée de titres irréprochables consolide sa crédibilité et étend la portée d’un concert qui nous sert exactement ce que nous attendions: un rock tendu, aux guitares loquaces et efficaces, joué par des beaux gosses polissons. Une belle confirmation, en tous les cas, du potentiel conséquent des trois auvergnats.
Sous tension, la Lune va ensuite chavirer au son compact et rentre-dedans des non moins excellents Soire Losers. Le quatuor de Hasselt envoyant du lourd, du puissant, entre rock, blues et punk avec l’énergie leste d’un Black Sabbath. Bluffant de force et de conviction, voilà un combo qui ne cherche pas à faire le beau. Une parfaite extension au set de Mustang, dont la fin annonçait déjà un contenu acéré. Le high-energy de Jan Straetemans et ses acolytes, les solos enflammés de grattes incendiaires emmènent tout ce petit monde, et la foule du soir, dans le rouge. L’exutoire parfait, servi par, une fois encore, des titres qualitatifs et un investissement perceptible.
Photos William Dumont.