Avec !, le messin Louis Warynski alias Chapelier Fou ressort ses trois premiers ep’s, conçus en 2007 et qui sortirent entre 2009 et 2012 chez Ici d’Ailleurs. Ils constituèrent un temps son premier album, et bénéficient en l’occurrence d’un « retouchage » sur l’artwork, le tracklisting ainsi que le mixage et le mastering.
Le rendu ainsi enfanté est une belle surprise, révélatrice de l’univers du musicien, déjà très défricheur, et de ses investigations violon en main. On y passe de travaux ludiques (Prélude) à des essais rythmés réellement obsédants (SCANDALE et ses sons à la Soul Coughing) pour aboutir à des plages répétitives dépaysantes (Darling, darling darling…), après être passé par les secousses de Capitaine Fracasse, sur un début d’album qui tient toutes ses promesses. Le Chapelier était d’ores et déjà fou (Superstitions), doux aussi (Horses),et triturait ses sons jusqu’à en extraire SA vision (Mystérieux message). La réitération de ses motifs, les cadences qu’il y greffe font, parfont même son identité (La bonne orthographe), son instrument y ajoute des colorations diverses en s’acoquinant avec les trames électro de nombre de ses morceaux.
La ressortie de ces travaux, 18 au total ici, est donc une excellente idée. De mélopées charmeuses et déviantes (Doodling hands) en nappes de violon jamais convenues, de brisures de rythme en tempos divers et versatiles, Chapelier Fou laisse une empreinte marquée. Il bruisse (Trèfle), déplie une toile folle et rêveuse prise dans une cadence insistante bien que discrète (Mystérieux message, à nouveau). Ses sonorités, bien à lui (Le grand n’importe quoi, pas faux mais plutôt beau), font mouche. On y trouve aisément son bonheur, son lot d’insoumission stylistique. Passé Postlude, lyrico-saccadé, on trouve trois dernières réalisations inscrites dans cette même fantaisie créatrice, dont un Al abama aux boucles addictives. Et pour couronner le tout, ce Gmbh aux mêmes effets, à l’issue donc d’une ressortie judicieuse.