Groupe d’Austin, The John-Pauls fait dans le rock/post-punk/indé simple, accessible, mélodieux-rugueux, qu’il décline ici avec adresse et sertit de jolis sons (Let’s burn down Westlake). Forget to remember to forget est son premier album, où dix morceaux de bonne voire très bonne facture guettent l’amateur et s’en emparent.
Dans la foulée de Free chains, en effet, chacun des titres joués est bon. Tendu ou plus doux (Françoise Sagan et sa jolie voix féminine, on remarquera d’ailleurs la dualité appréciable des chants) -il rappelle en cela le Wire récent-, The John-Pauls livre un opus convaincant, sans surcharge. Au contraire, on se montre ici minimal et c’est l’idéal en termes de rendu. On écoute l’album d’une traite, les morceaux son courts donc jamais ennuyeux, jamais altérés par des temps faibles. Pop sombre et caractère d’un chant pourtant très féminin (Now won), trame saccadée (Oh shit!) et vivacité de la plupart des chansons font leur effet. L’unité est de mise et ce sans que le résultat tombe dans la redite, loin de là.
On pose le jeu sans démériter (Backwards disaster, Sweeden), on conserve un léger ombrage qui recouvre bon nombre de titres, on n’a visiblement aucune autre prétention que de jouer avec sincérité et de faire un bon disque. Sur ce point c’est abouti, on pensera même à Motorama, dans un style pas si éloigné, pour l’unité de l’ensemble. I am a songbird, lo-fi, vient alors clore les débats avec les mêmes atouts, dévoilant une formation authentique et sans fard.