Trio d’Aulnoye-Aymeries, Radical Suckers ne fait pas dans la dentelle, envoyant un rock ardent et hardisant à la Peter Pan Speedrock, influence la plus évidente des nordistes qui, avec ce V.I.T.R.I.O.L. bien nommé, jouent fort et vite, sans concession aucune et avec l’impact des plus grands.
Si on excepte, en effet, l’intro vaguement jazzy d’Astrud, tout ici est exécuté à plein volume, vite et bien, à la Motörhead et en braillant jouissivement (Young balls et une pelletée d’autres réalisations). Du high-energy qui riffe dru, cogne sans relâche et affiche une belle maîtrise, qui a toutefois la bonne idée de se modérer, ceci de façon brève et très éparse. Vigueur punk-rock, changement de rythmes et solos courts qui font leur effet (Beat the cops), simplicité d’un jeu malgré tout pensé et sans failles sont les ingrédients de ce groupe à la puissance de feu phénoménale. Un format plus étendu, plus mid-tempo en son début (Devil inside), vient conclure l’affaire dans l’excellence et dans l’intervalle, une dizaine de brûlots incendiaires auront mis à l’honneur ces musiciens qui en dépit de leur nom sont bien loin de sucer qui que ce soit. Radical, cependant, le groupe l’est et cela permet de ne jamais faiblir, de ne jamais s’égarer dans des chemins de traverse qui casseraient l’unité de l’ensemble. Le bien nommé Hardcore lance la machine, les potards sont dans le rouge et y resteront jusqu’aux derniers instants d’un opus féroce et intensif, valorisé, aussi, par des refrains virils et remontés (Bullfight terror).