Trio londonien, MT Wolf sort son premier album, Aetherlight, après deux ep’s et un single plébiscités. Co-écrit et enregistré avec Ken Thomas (Sigur Ros, M83), l’opus ouvre au groupe les portes de festivals prestigieux, d’une tournée UK automnale, et dévoile un post-rock fiévreux, générateur de paysages sonores magnifiques soulignés par une voix qui n’est pas sans rappeler celle de Jonsi, issu justement de chez Sigur Ros. On navigue entre plans doux et instants plus exaltés, l’amorce déjà enchanteresse de Heavenbound présente déjà une vignette sonore de toute beauté.
MT Wolf n’en oublie pas pour autant l’énergie, elle guette au détour de certains titres, et met de la vie dans son oeuvre. Pour preuve, la batterie de ce même morceau, ledit instrument amenant de façon récurrente de belles envolées. C’est le cas sur Soteria, à l’unisson avec le chant de Sebastian Fox, pour un rendu confondant de beauté et d’émotion. Voilà du post-rock qui n’ennuie pas, qui ici se fait même « grondant », orageux. Finesse du décor et intensité du ressenti vont de pair, de jolis et légers soubresauts viennent troubler la beauté du propos (Hamburg). C’est parfois rêveur, brumeux (Bohemia), savamment exécuté. Le mid-tempo de Dorji le confirme, c’est de la belle ouvrage, qui sur ce titre varie entre « coton » et plages plus vivaces. Le chant passe du ténu au grave, une chape électro retenue vient à l’occasion étayer les travaux de la formation britannique (Tucana). Voilà une rêverie communicative, qui n’incite toutefois pas à la torpeur, traversée qu’elle est par des éclairs soniques, par le groove dément d’un son sombre et prenant (Starliner II).
On ne notera d’ailleurs aucun creux; au contraire The electric, plus pop-rock avec ses rafales de batterie, parfait le travail. Enfin, Exit (with Burgs) se montre trop court pour réellement convertir l’auditeur, en dépit d’une introduction prometteuse. Ce qui n’affecte en rien la qualité d’un disque en tous points réussi.