Après un Falling (2015) loin de flancher, qui esquissait un shoegaze doux-enlevé, les lyonnais de Satellite Jockey remettent le couvert -pop et chatoyant- avec Modern life vol.1, condensé de titres poppy à l’allant (Misery, excellentissime) et à la douceur enveloppants, que le groupe affuble, à l’occasion d’atours Pixiens ou Bowiesques.
On y entend une patine pop exaltante, une pop-folk policée mais polissonne (She came out of nowhere), des effluves à la Kinks, un psychédélisme « rétroïsant » de bon aloi. Les rhodaniens découpent dans leur pop dans la plus belle étoffe (Opacity), perdent un peu, au change, en énergie directe. Ca sera le seul « défaut » inhérent à l’album, qui m’évoque aussi les Boo Radleys époque Wake up Boo!. On reste dans une pop élégante avec Inside et ses légères montées en intensité, ses encarts qui décollent bien haut, brumeux et sulfureux. You hide from love exhale une pop-rock mélodique qui fera son effet, simultanément griffue et cotonneuse. On est ici, de façon assez marquée, en territoire anglais, doté de breaks loufoques bien amenés.
Plus loin, The one who dares allie jolie(s) voix et belles guitares, instrumentation mesurée et efficiente. Modern life vol.1 est un disque qui monte dans les cieux, se fait folk le temps de United nations et trouvera son terme au son délicat de Modern life. Pour un rendu élevé en qualité et ouvert dans son panel instrumental, bien qu’encore trop ouaté à mon goût.